Réservez votre escapade en France dès maintenant

Un voyage épuisant 

Me voilà assise sur mon sac à dos, fraîchement déposée à l’aéroport de Kuala Lumpur. J’y retrouve une amie que j’ai rencontrée lors de mon précédent périple en Amérique latine. Nous avons cette fois pour projet de partir à la découverte de la seconde île malaisienne. Elle se trouve au nord de l’état de Sabah, près de la ville de Sandakan.

Je sais que c’est grâce à elle que je me suis aventurée dans la forêt Amazonienne 2 ans auparavant. Elle m’a fait prendre conscience qu’une telle occasion ne se présenterait sûrement plus. De plus, une baroudeuse qui prône la sortie hors de sa zone de confort se doit de mener cette excursion. Et ce, malgré sa peur phobique des insectes et toutes les bêtes carnivores qui peuvent la dévorer ! Je me revois encore en expédition dans la jungle bolivienne. Emmitouflée dans ma doudoune par 40 degrés humides examinant chaque recoin et sursautant au moindre bruit.

Notre avion part tard le soir. Néanmoins, cela nous permet de payer moins cher nos billets. Nous passons alors la première partie de la nuit sur la terrasse de l’aéroport. Les passagers ont déjà installé leur dortoir. Leurs sacs à dos posés en guise de traversin. Seule couverture ? Le carrelage froid permettant d’affronter la chaleur étouffante de la nuit malaisienne.

Une Carrie Bradshaw en pleine jungle malaisienne

Nous sommes arrivés sur place et nous ne sommes pas au bout de nos peines. Après une nuit de deux heures environ, nous voilà parties sur les routes en taxi pour rejoindre la maison de Maria. Cette locale, propose des chambres et des excursions en pleine nature. Bien entendu, mon amie a dégoté ce bon plan depuis un moment et a déjà échangé avec la propriétaire sur internet.

   

Elle est fan d’animaux et d’insectes en tous genres. Sa fascination est belle à voir. Elle l’est certainement encore plus pour ceux qui aiment, la proximité animale avec un gros reflex avec méga zoom digne d’une reporter National Geographics.

La pauvre se retrouve en pleine nature avec la version française de Carrie Bradshaw, l’héroïne de Sex and the city. Oui, oui, celle qui hurle déjà à la vue d’un écureuil. Elle ne rêve que de cette escapade dans la forêt depuis le début de son périple. Il faut dire qu’elle a su choisir son acolyte !

Une tribu de passionnés

Néanmoins, j’étais contente de repartir à l’aventure dans la jungle. Ceci m’a permis de rencontrer des passionnés, amis et fervent défenseurs de la nature contre la déforestation de la jungle de Bornéo.

Nous faisons la plupart de nos expéditions en barque à travers la forêt. Ces escapades sont un véritable rêve éveillé pour elle. Elle est dans son élément. Elle fréquente dans ce cadre, des personnes qui partagent la même passion pour la faune et la flore, savourant chaque détail de la beauté de la nature.

Moi qui ne suis, en aucun cas, une fille de la jungle, je la savoure d’une autre manière. Tiraillée entre la magnificence ses paysages sauvages de la forêt et mon inquiétude. Mon regard, tout sauf discret, se balade de tous les côtés dans le but de vérifier que les crocodiles sont encore bien tous dans l’eau.

Je prie alors tous les Dieux du ciel pour que nous ne sombrions pas dans cette eau boueuse. Surtout à la vue de nombreuses bosses et fissures de notre embarcation recouvertes grossièrement par une couche de peinture bleue.

Entre admiration et peur

A l’avant du petit bateau, je la regarde faire les réglages de son appareil avec précision et j’admire son enthousiasme. Elle est à l’affût de chaque bruit, se tordant dans des positions pour prendre chaque animal dans le bon angle. Chaque mouvement d’arbre et c’est le roi du silence.

bornéo malaisie

Au fil des balades, je remarque chaque petit détail. Je suis chanceuse de me retrouver sur cette rivière en pleine forêt. La beauté enchanteresse des couleurs du ciel aux aurores et les cris des singes. La balade paisible des orangs outan d’arbres en arbres avec leurs bébés. Les jeux des macaques à longues queues et à queue de cochon au-dessus de nos têtes. Ou encore, le vol de magnifiques oiseaux multicolores.

Si je mets de côté le fait qu’il y a des crocodiles, des félins mangeurs d’hommes et des grenouilles mortelles, nos quelques jours sur place en valent vraiment le coup.

A la tombée de la nuit, nous partons également en escapade avec les frères de Maria qui distinguent avec une simple lampe torche, les yeux des crocodiles sous les branches tombées dans l’eau. Je suis impressionnée par leur rapport à la nature qu’ils côtoient depuis toujours dans l’amour et le respect le plus total.

A bout de force

Le dernier jour, nous partons très tôt pour une balade à pied dans la jungle. Je dois bien admettre mon angoisse. En d’autres termes, j’ai peur de croiser une mygale. Je suis terrifiée tout autant à l’idée de ne pas réussir à enlever les sangsues qui se collent à mes vêtements. Sachez d’ailleurs, qu’on les enlève grâce à une pichenette. Tout cela ne fait clairement pas parti d’un quotidien plaisant pour moi. Croyez-moi, j’essaye tant bien que mal de m’adapter !

Les seules choses auxquelles je réussi à m’accommoder, sont de délicieux pains fourrés à la pâte de haricot rouge sucré ! Le tout partagé avec un thé au lever du soleil à bord de notre barque empêtrée dans un champs de plantes aquatiques aux fleurs mauves.

Mon corps, sans arrêt en alerte depuis plusieurs jours, reçoit une forte dose de stress. Celle-ci devenant de plus en plus difficile à canaliser. Premièrement, j’étais loin de mon élément mais en prime, je suis aussi, paniquée, et en cruel manque de sommeil. Au bout de quelques jours, j’ai besoin de retrouver la ville. Cela a un côté rassurant pour moi malgré toutes les merveilles de Bornéo. J’étais plutôt une amatrice de musées, d’architecture, de rencontre et de lecture. On pouvait dire que j’avais choisi pour moi, la parfaite activité !

bornéo malaisie

En conclusion, une totale sortie hors de ma zone de confort et un apprentissage quotidien de petites choses sur moi-même qui font la beauté d’un tel périple.

Je garde un souvenir mémorable de cette expédition. Le calme de la forêt, les odeurs, les animaux et cette nature fascinante loin de l’influence humaine. J’ai été chanceuse et heureuse d’avoir vécu cela et de pouvoir aujourd’hui, revenir à l’écrit sur cette expérience.

Retrouvez les récits d’aventures de notre baroudeuse  :
Un sac à dos au pays des Bouddhas dorés 
Le rêve recommence 

Justine, votre Curieuse Baroudeuse

Un commentaire sur “Journal d’une trouillarde dans la jungle de Bornéo 

  1. Guillaume-petit says:

    Super idée de poster un passage de ton premier livre. Je le redécouvre et cela me donne envie de le relire ????

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.